LEMARCHAND









Pierre Lemarchand
Patti Smith, Les figures changent de main
Karen Dalton une voix idéale
Le rêve de Marianne
Nico the end
Beth Gibbons the voice
Nico, the end.
❝Nico est assise derrière son harmonium. Elle en actionne la pédale pour y insuffler l'air comme sa mère, un demi-siècle auparavant, actionnait la pédale de sa machine à coudre. Elle en tire de longues plaintes comme son père, il y a si longtemps, hurlait sa folie de soldat traumatisé dans la solitude des camps de concentration. Nico est de retour dans son pays natal, elle qui voyagea tant pour s'assurer que nulle part n'était son foyer. À part, peut-être, dans la poussière immobile des lunes, dans la danse des sables tourmentés des déserts.
Avant l'harmonium, Nico n'était pas libre. Mannequin, actrice, chanteuse du Velvet Underground, elle se conformait au désir des hommes, qui dictaient à son corps quelle artificielle posture prendre et plaçaient dans sa bouche tels mots étrangers. Avec l'harmonium, Nico trouva le chemin de sa propre écriture et découvrit qu'elle pouvait projeter dans les airs les volutes d'air glacé, bientôt pétrifié, de ses chansons.❞
Beth Gibbons The voice
❝Un mystère. C’est ainsi qu’apparaît Beth Gibbons en 1994. Un regard voilé par la fumée d’une cigarette, caché par un rideau de cheveux couleur blé. Ces sanglots plein la gorge, lui remontent-ils au bord des yeux ? Les ferment-elle, quand elle chante ces mots détachés du cœur avec douleur ? Mysterons, première chanson du premier album de Portishead, Dummy, porte en la musique seule de son nom cette part d’insondable. La première fois que le monde accueille un enregistrement de sa voix étrange, c’est en juin 1994, deux mois auparavant, quand est publié le single qui l’annonce, Numb. Légèrement nasale, se brisant dans les aigus, dans les vapes, un peu à la traîne. Diffractant le temps à coup de vibrato, à court d’air, elle offre sa pleine mesure avec le deuxième simple, Sour Times, qui paraît quelques semaines avant le LP. L’idiosyncrasie du chant de Beth s’annonce sur une musique inouïe, celle de Portishead, son groupe, duo vite mué en trio. Un mystère, oui, que cette voix qui chante mais ne parle pas. Aucune interview, ou si peu, n’est accordée. Et quand elle y consent, son laconisme ou ses rires nerveux empêchent toute possibilité de percer sa surface, d’entrevoir ses profondeurs.❞
+ Dimensions 15 X 21 ou 12 X 17
+ Support papier bouffant
+ 2 feuilles pliées l'une dans l'autre
+ Édition fanzine
☞ À noter.
✦ Expédition sous 2 jours
✦ Fabrication à la main, en France