GOUZON ⼺3

5.00 EUR

Ferdinand Gouzon
L'essence du style

« C’est la nuit. Une lumière jaune électrique éclaire le visage d’un homme endormi. Il est vêtu d’un pantalon de costume noir, d’une chemise en flanelle blanche et de boots de cuir sombre. Un cendrier rempli de mégots est posé sur les draps blancs défaits de son lit. Au bout d’un temps, un chat vient se frotter contre lui dont le ronronnement finit par le tirer de sa narcose. Premiers gestes : craquer une allumette et s’allumer un clope. Puis il se lève et d’un pas nonchalant se dirige vers la cuisine où il constate qu’il n’y a plus rien à manger pour son « fils de pute » de chat. Maugréant, il se décide à sortir pour lui acheter sa boîte de pâté dans un supermarché de nuit. Dans l’appartement d’en face, derrière de larges baies vitrées, des femmes à moitié nues et droguées dansent lascivement ; Los Angeles bruisse de torpeur et de jazz, et malgré la chaleur, Philip Marlowe, détective privé, endosse sa veste de costard et claque la porte derrière lui. Il remet en place sa cravate bordeaux déjà lâchement nouée autour de son cou en marmonnant des bribes de phrase comme des hymnes à la nuit. L’une de ses voisines, sous le charme, lui demande un service comme elle lui accorderait ses faveurs ; tout en se dandinant, il lui répond d’une voix monocorde au point qu’on ne sait plus s’il s’adresse à elle, à lui-même ou à la Cité des Anges. Noblesse oblige, Il possède ce je ne sais quoi de libre et sauvage, négligé, dans cette ville vampire qui suce l’âme de ses habitants. Sa démarche dégingandée est d’une lenteur peu commune ; elle répondra au même rythme bizarre pendant toute la durée du film : buste légèrement en avant, jambes arquées en mouvement circulaire, une allure de prince fatigué ; cette démarche indolente et bancale, sa voix trainante, son air à la fois ahuri et espiègle c’est son style, sa signature, tel John Wayne et son déhanché légendaire, telle l’élégance glacée d’Alain Delon ou Charlie Chaplin en clown automate détraqué. Dès le début du film, Eliott Gould aka Philip Marlowe se présente comme l’incarnation d’un mythe. »

+ Dimensions 15 X 21cm
+ Support papier bouffant
+ 2 feuilles pliées l'une dans l'autre
+ Édition fanzine

☞ À noter.
► Expédition sous 8 jours
► Fabrication à la main, en France